Règles de base

Les règles du Brainstorming ont élaborées dans les années 1940 par Alex Osborn, un publicitaire américain.

Le site 180-360.net propose quatre règles fondamentales ou principes-clés :

  • le jugement est suspendu (c’est l’élément fondateur du brainstorming: aucune critique n’est autorisée durant la phase de production d’idées) ;
  • la quantité prime sur la qualité (principe statistique: il y a plus de chance de trouver une bonne idée au sein d’un quota important) ;
  • toutes les idées sont acceptées y compris les idées farfelues ou irréalistes (derrière une idée décalée, il y a très souvent un filon exploitable) ;
  • la démultiplication est encouragée (construire des idées en s’inspirant des autres).

L’art du Brainstorming selon IDEO

Dans le livre The Art of Innovation (2001), Tom Kelley décrit (p.55-66) les principes de brainstorming pratiqués par l’agence IDEO (entreprise de design américaine qui a créé notamment la première souris pour Apple).

À propos de la durée d’une séance, Tom Kelley indique:

Soixante minutes semble être la durée optimale, selon mon expérience, même si occasionnellement un brainstorming peut durer une heure et demie. Il est difficile de maintenir le niveau d’énergie requis au-delà de cette durée.

Seven secrets for better brainstorming

Kelley décrit ainsi les “Seven secrets for better brainstorming”:

  1. Sharpen the Focus. L’objectif, le brief du brainstorming est important. Il ne doit pas être trop vague. Il doit impliquer les participant·es, offrir le bon degré de spécificité, sans limiter les réponses. Si la session débute sans direction claire, utiliser les premières minutes pour déveloper un bon “problem statement” constitue du temps bien investi.
  2. Playful Rules. Les règles du brainstorming incluent: ne pas critiquer, ne pas débattre les idées, viser la quantité, encourager les idées folles.
  3. Numérotez les idées. C’est une manière de se motiver (“allons jusqu’à 100 idées”), et de référer à d’autres idées. Atteindre 100 idées en 1h est un bon indicateur. À 150/h, on est proche du maximum.
  4. Build and jump. Un brainstorming connaît des fluctuations d’énergie. L’animatrice doit veiller à maintenir un haut niveau, éviter les temps morts. Quand l’énergie faiblit, on peut utiliser ces deux techniques: “building on an idea”, pousser au développement d’une idée proposée, creuser. Ou alors, “take a jump”: transitionner le groupe d’une proposition vers une idée alternative.
  5. The space remembers. Il faut pouvoir écrire sur des surfaces, capturer les idées, pour que le groupe puisse voir la progression, et revenir vers des idées qui méritent un approfondissement. “Cover virtually every wall and flat surface with paper before the session starts”. Si on utilise tout l’espace d’une pièce: la mémoire spatiale permet de s’orienter entre les idées.
  6. Stretch your mental muscles. Il est utile de faire un exercice de “warm-up” (p.ex. “a fast-paced word game”), pour mettre les participant·es dans le bon état d’esprit.
  7. Get physical. Un brainstorming peut être visuel (“sketching, mind mapping, diagrams, stick figures”), ou physique (création de modèles avec des “blocks, foam core, tubing, duct tape…”). Ou se transformer en “bodystorming”, en mimant physiquement des activités.

Michael Michalko, dans son livre Cracking Creativity, indique d’autres points importants:

  • La diversité des participant·es: il est préférable d’avoir un groupe qui mélange des expert·es et non-expert·es, qui réunit des compétences variées.
  • La collégialité: tout le monde doit se sentir au même niveau, sans hiérarchie.
  • Suspendre le jugement, suspendre les préjugés.
  • Un environnement favorable, stimulant, une “risk-free zone”.
  • Une personne pour modérer la séance (a “skilled facilitator”).

Le rôle de la modération:

  • Garder le groupe concentré sur le problème.
  • Eviter que le groupe se laisse entraîner, par habitude, vers des attitudes critiques, des jugements.
  • Eliminer les distractions.
  • Reformuler certaines contributions.

Les pièges à éviter

Kelley met en garde contre des erreurs à éviter (Six ways to kill a brainstormer):

  1. The boss gets to speak first. Si le/la “boss” démarre le brainstorming, iel va imposer son autorité, ce qui empêche une véritable libération des idées.
  2. Everybody gets a turn. Quand on fait le tour des participant·es et que chacun·e parle pendant 2 minutes, c’est une réunion, pas un brainstorming.
  3. Experts only please
  4. Do it off-site. Inutile d’aller dans un endroit “spécial”, mieux vaut utiliser l’environnement de travail quotidien.
  5. No silly stuff
  6. Write down everything. Il ne faut pas exagérer la prise de notes.

Michalko identifie trois difficultés pouvant inhiber un groupe:

  • La pression des personnes d’autorité, qui pousse le groupe à garder une uniformité.
  • La tendance “naturelle” à juger, à évaluer les idées.
  • Les différences de personnalité: certains parlent plus que d’autres.

Evaluation en fin de session

Une manière de faire l’évaluation des résultats consiste à les classer dans trois listes:

  1. Les idées qui sont immédiatement utiles.
  2. “Areas for further exploration”
  3. “New approaches to the problem”